Analyse de la première expérience (Dinet et Passerault, 2003)

La première expérience propose à des élèves de CM2 (69 élèves) de sélectionner dans des listes les références les plus pertinentes par rapport à un thème défini (le thème étant familier de l’enfant ou pas). L’étude est faite sur un échantillon, c’est-à-dire une partie d’une population des élèves de CM2. C’est l’enfant lui-même qui manipule le logiciel et c’est donc lui qui fait apparaître les références et qui met de côté celles qui lui semblent pertinentes. Ce qui importe donc ici est le phénomène de sélection de la « référence-cible ».

Les variables : On regarde alors le nombre de références-cibles sélectionnées (variable dépendante) en fonction du nombre et de la pertinence des références proposées avant la référence-cible (variables dépendantes).

Les variables indépendantes sont ici provoquées puisqu’elles sont crées et manipulées par les expérimentateurs ; dans cette expérience ce sont les suivantes :

  • la familiarité des thèmes de recherche : après consultation des élèves, 12 thèmes ont été retenus, 6 familiers et 6 moins familiers.
  • le nombre de références documentaires précédant la « cible » a été manipulé, ainsi que la pertinence de ces références. Pour chacun des 12 thèmes proposés durant l’expérience, 15 références documentaires contentant un élément de l’intitulé du thème ont été extraites de la base de documents. Puis des élèves ne participant pas à l’étude ont sélectionné parmi ces 15 références les 4 les plus intéressantes, et l’une d’entre elles a été choisie comme étant la « référence-cible ».

Les conditions de passation : Les sujets ont donc été soumis à l’expérience. Ils étaient confrontés soit à un thème familier, soit à un thème non familier, et on leur présentait soit une, soit trois références (pertinentes ou non) avant la référence-cible.

Les résultats : Il nous semble que l’hypothèse nulle H0 pourrait être la suivante : il n’y a pas de différences dans le nombre de références-cibles sélectionnées selon le nombre et la pertinence des références présentées avant la cible, pour des thèmes familiers ou non. Le but de l’expérience est de rejeter H0 et donc de dire qu’il y a des différences.

Les trois facteurs manipulés dans l’expérience semblent interagir de manière “significative” : l’intervalle de confiance est en effet inférieur à 0.01. Les élèves ont tendance à moins sélectionner de références-cibles quand elles ne sont pas présentées tôt dans la liste, surtout après des références non pertinentes. Cela s’accentue quand le thème n’est pas familier. L’hypothèse H0 (ou ses différentes déclinaisons) semble donc être rejetée. On peut préciser aussi pour chaque facteur les hypothèses concernant leur influence sur la sélection des informations. Par exemple, la non familiarité des thèmes de recherche peut ralentir la sélection, un nombre plus grand de références avant la cible peut faire baisser l’attention, etc.

Tests statistiques en détail : Les auteurs veulent alors savoir si les résultats obtenus sont dus au hasard. En se fixant sur un niveau de confiance p, on peut déterminer si les résultats sont produits par hasard en admettant une hypothèse de non différence. Les données issues de l’expérience ont donc été examinées grâce à des analyses de variance (ANOVA : analyses of variance). La variance est une mesure de la dispersion d'une variable qui combinent tous les effets dûs aux différents paramètres qui influence l'ensemble de données. L’analyse de la variance permet alors de comparer les moyennes des différents sous-groupes en indiquant si ces différences sont “significative”. La variable, quantitative, dont on étudie la variance est le nombre moyen de références-cibles sélectionnées. Les variables, qualitatives, dont on mesure l'effet sont le thème et la pertinence des références (l).

Ici, on essaye de voir le nombre de références-cibles sélectionnées selon différentes conditions :

  • selon le nombre de références présentées avant la cible et la pertinence de ces références
  • selon la familiarité des thèmes

Comme il a été montré plus haut, on teste l’influence des différents facteurs introduits sur les résultats, c’est-à-dire les différences évaluées entre les résultats issus pour chaque modalité des facteurs. Les p-value obtenues sont toutes inférieures à 0.1 ce qui signifie que les hypothèses de non différence entre les facteurs sont rejetées.

Dans une deuxième partie de l’analyse, ce n’est plus le nombre de références-cibles sélectionnées mais les temps de sélection des références-cibles qui sont calculés, ce qui permet de voir le temps nécessaire aux élèves pour déterminer si une référence est pertinente ou pas par rapport au thème. Pour cette analyse, on mesure encore les effets par une analyse de variance. Les résultats montrent là encore que les facteurs manipulés interagissent de manière significative, chacun des trois facteurs influençant le temps de sélection.

Conclusion : Selon les auteurs, l’hypothèse de départ est donc corroborée, c’est-à-dire que l’activation des concepts lors du traitement des consignes et du thème diminue au cours de la tâche, certains facteurs pouvant accélérer cette diminution. Les auteurs se proposent alors d’aller plus loin dans la corroboration de cette hypothèse en disant que si les concepts sont réactivés lors de la tâche, les résultats seront meilleurs.

(Emilie Boffard)

 
tpe/art-dinet-1.txt · Dernière modification: 2008/05/19 13:23 par irpochon
 
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