La culture, boîte à outil permettant de trouver des ressources permettant d'interpréter une situation, de résoudre des problèmes, de définir des modes de vie et de penser, est difficile à cerner en quelques mots. Elle s'exprime à travers les traditions, le folklore, les mythes qui ont cours, le “jargon” utilisé, etc. Une alchimie compliquée façonne notre esprit à partir de ces bases (Bruner, 1990). Comment saisir les aspects de la technologie informatique qui ont une influence du point de vue culturel A travers les médias, mais aussi la littérature, le cinéma et surtout l'utilisation de logiciels.
De nombreux ouvrages abordent ce thème en utilisant le néologisme de cyberculture.Trois d’entre eux sont représentatifs de points de vue contrastés. Pierre Lévy (1997) considère la discussion générale à ce propos malvenue et un peu vaine (peut-on imaginer les lacustres parlant de l'âge du bronze?) et considère avant tout le concept, central pour lui et véritable moteur des changements de société, d'intelligence collective. Il estime que de nombreuses références aux systèmes de communication actuels relèvent surtout de la « connexionite » sans réellement aborder le problème culturel de fond. Daniel Ichbiah (1998), lui, décrit plutôt l'art d'être branché et sa manière de faire amorce, quoique de façon un peu caricaturale, le phénomène culturel à partir de ces émanations diverses. Postman (1993) dans un essai fustige la reddition de la culture à la technologie. Cet essai critique, par effet boomerang, montre finalement, peut-être à son insu, comment la culture est un processus en construction qui échappe en partie au domaine du discours pour tabler sur l’activité concrète. On y retrouve des observations qui rejoignent les propos de Bruner (1990) ou Perriault (1990).